Sur le plan culturel, les discussions ont tourné autour de la manière dont la culture peut conduire à des différences concernant la sexualité dans des couples qui ne peuvent pas avoir d’enfants, et considérés comme stérile, et de la sexualité autour du rituel des jumeaux chez les Punu, une ethnie du sud du Gabon. Sur le plan économique, il s’agit de parler du sexe et de ses exploitations économiques. En effet, parler des professionnels du sexe à travers les réseaux numériques, de la question du sexe en milieu scolaire qui fait appel à une sorte de marché de notes entre enseignants et enseignés, du corps fétiche d’une jeune fille comme moyen d’attirer les hommes fortunés pour le service de la famille, ont prévalu durant les échanges. Pour ce qui est du sexe politique, on peut noter les interventions qui se sont accentuées sur la femme dans les groupes d’animation ; celle qui a servi la grandeur du pouvoir politique mais qui, elle même, a été dominée, par l’usage du sexe comme moyen de conquête et de fidélisation des électeurs, des adversaires pendant les campagnes électorales.
De plus, il y a également les études sur le sexe du pouvoir, où le rôle de la la presse dans la construction d’un discours sociopolitique sur le sexe est un élément influent dans les écrits. D’autres réflexions ont par exemple posé la question menée par les ngangas, pasteurs et autres professionnels comme protecteurs du corps et du sexe face à la sorcellerie, mais aussi comme laveurs de corps pour attirer l’homme blanc. L’on n’oubliera pas de faire mention des propos sur la gestion pentecôtiste du sexe à Libreville entre sexualité de procréation et sexualité de plaisir, de l’assumation et la célébration du plaisir féminin dans la chanson.
Ces exemples, non exhaustifs du colloque, montrent la dimension scientifique de cette conférence internationale qui fait le rayonnement de l’Université Omar Bongo sur le plan international. Sous la houlette du professeur Joseph Tonda, l’un des 50 plus grands intellectuels de l’Afrique selon le magazine Forbes, l’Université Omar Bongo dont la production scientifique est mal connue de la société gabonaise, a encore une fois fait preuve de créativité. Il faut reconnaître que chaque année des journées de réflexion sont organisées dans différents départements de l’UOB sur des thématiques sociales qui concernent le Gabon et le monde, faisant ainsi avancer la science à son modeste niveau comme le démontrent ses succès au CAMES chaque année.
Le CAMES étant l’institution africaine et malgache qui consacre la montée des grades et la scientificité des travaux de ceux qui candidatent en Afrique chaque année. Il est l’organe de la reconnaissance de la qualité des travaux des africains sur le continent. C’est dire que l’université Omar Bongo est un laboratoire avec des intellectuels dont la qualité des travaux est plus reconnue ailleurs dans le monde que dans sa propre société. Déficience de communication de la part des universitaires ? Défaut de curiosité intellectuelle de la société gabonaise? Refus de s’intéresser et de reconnaître la qualité des travaux universitaires par le politique ? Défaut des moyens alloués à cette institution ? Voilà un ensemble de questions qui méritent d’être posées si l’on veut que l’Université Omar Bongo soit reconnue à sa place de producteur d’élites qu’elle est, ne soit pas vu que comme un milieu de grèves et de contestation.
J.E