A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse en différé, le responsable de l’Association des Professionnels et de la Communication Dorian Ondo, caractérise la mobilisation médiatique dans le pays et est revient sur les atteintes à cette liberté.
En mettant un accent sur le respect des libertés d’expression, les responsables de l’APIC se sont interrogés sur le vrai défi de la Haute Autorité de la Communication qui, pour eux, parait comme étant une fausse réalité.
Les contraintes de travail sont de plus en plus fortes. Il est peut-être plus facile aujourd’hui pour un journaliste de se déplacer en Ukraine qu’au Mali ou au Burkina Faso. Depuis une quinzaine d’années, les conflits ont changé de nature : les journalistes sont devenus une cible des groupes armés jihadistes. Au Sahel, par exemple, les enlèvements, sont souvent une source de financement, mais aussi un outil marketing et de pression sur les gouvernements. Ils sont un rouage de l’industrie de la terreur.
Les conséquences sont claires. Certes, le régime politique au Gabon a beaucoup évolué vers davantage de liberté en comparaison avec les partis politiques et la société civile, mais depuis le coup de force du président Ali Bongo en 2016 lors de la dernière élection présidentielle, il y a une restriction claire sur la ligne éditoriale des médias publics, et une intimidation sur certains médias privés.
Il y a une plus grande facilité à arrêter des journalistes, à les mettre en garde à vue et même en prison, comme on l’a constaté ces derniers mois. C’est ce qui pourrait expliquer aussi le recul du Gabon, même s’il faut rappeler aussi que d’autres pays ont avancé.
De manière générale, si on devait comparer avec les autres pays de la sous-région, on peut dire que la liberté de la presse se porte beaucoup mieux ailleurs qu’au Gabon.